Au milieu du potager, vivait une bien curieuse jardinière au teint coloré et aux formes rebondies, qui s'appelait Grace. Insatiable gourmande, Grace avait une passion dévorante pour les choux : les rouges, les verts, les fleurs, les frisés, ceux de Bruxelles ou d'ailleurs. Qu'importe, disait-elle, pourvu qu'ils soient choux et qu'ils aient des feuilles tendres à croquer"."
D'un bond Pascale fut à sa porte. Le grillon ! s'écria-t-elle, c'est lui ! Et c'était bien vrai ! Il était là, le grillon, vêtu de morceaux rapiécés et tirant à lui tout seul une vieille guimbarde à musique dont il remontait la clé régulièrement. Odilon, grillon des champs et des foyers, musicien de mon métier, dit-il en faisant une vague révérence. Puis, tendant un chapeau crasseux, il ajouta : A vot'bon coeur, mam'zelle, voulez-vous toutes mes ritournelles ? Toutes ! s'empressa de lui dire la cigale.
Soudain, dans le jardin profondément endormi, un cri strident et sauvage retentit... César le lézard tremble de tous ses membres. Effroyable présage, pensez-vous, mais plus effroyable encore est l'instant où, à la défaveur d'un rayon de lune, il aperçoit, collée à sa fenêtre, une face ronde avec un nez crochu comme un bec et deux yeux brillants qui lancent des éclairs, deux grands yeux jaunes dont le regard tombe droit sur lui et ne le quitte plus.Ainsi hypnotisé, César avance lentement vers Zabeth la chouette. Belle Zabeth, auguste oiseau des ténèbres, marmonne-t-il, j'obéis à ta voix impérieuse"."
C'est la fête au bigarreau, la course à la griotte et pour Merlin le Merle, qui sautille de branche en branche, une belle occasion d'inviter son ami Henri le Canari...
Quand Benjamin montra à ses voisins la mystérieuse figurine qu'il venait de découvrir dans le jardin, Loulou le Pou ne put s'empêcher de sourire :- Bien sûr, vous ignorez tous ce que signifie cette merveilleuse trouvaille.- Moi, je sais très bien ce que cela signifie, rétorqua le lutin. Ca veut dire tout simplement que c'est mon jour de chance. - Pas du tout, monsieur je sais tout, s'exclama Loulou.Ce que tu viens de trouver est une fève !- Qu'entends-tu par-là ? demanda le lutin quelque peu irrité. On ne comprend rien à ce que tu veux dire. En guise de réponse, le pou se redressa de toute sa hauteur et d'un air souverain se mit à raconter ce jour glorieux où il fut couronné chez les enfants.- Ainsi, grâce à cette fève, conclut-il, nous allons pouvoir acclamer...
Il était une fois un ver qui s'appelait Hugo et qui était fort peu courtois. Il habitait une pomme qui le logeait généreusement et le nourrissait abondamment. Une pauvre pomme en somme, que le vilain se moquait pas mal de croquer jusqu'au trognon. Chaque jour, il creusait de nouvelles galeries étroites et sinueuses. Il y en avait tant que parfois il s'égarait lui-même dans ce dédale de couloirs.
Les lutins, ce n'est pas un secret, habitaient les forêts. Cependant, il arrivait parfois, il n'y a pas si longtemps, d'en voir dans les jardins. Mais rares sont ceux qui, comme Benjamin, y vivaient. De la taille d'un pouce, Benjamin habitait une charmante petite maison qui ressemblait à un champignon.
A entendre Pascale la cigale, l'été s'annonçait chaud et délicieux. Dans le jardin, chaque feuille, chaque fleur était comme assoupie sous le soleil brûlant, et ses habitants avaient un petit air somnolent.
Tout le monde dormait. C'est l'heure, murmura Valérie, l'heure des vampires, susurra la chauve-souris en s'étirant. Pas besoin d'artifices, de nez crochus ou de pustules pour leur faire peur. Il me suffit d'être naturelle et de battre des ailes. Mais il ne faut surtout pas oublier d'être à l'heure. Minuit vient de sonner, vite je disparais dans la nuit noire.
Avec ses ballerines et son tutu roses, Nora est jolie comme un coeur. Il faut la voir trottiner avenue de l'Opéra en fredonnant à tue-tête ! Mais un jour, distraite, elle trébuche sur une plaque d'égoût et la voilà qui bascule dans le vide. Plouf ! Tout au fond, là même où vit une famille de rats peu reluisants, les vilains Rabouille. Raoul, leur petit, gentil, timide et musicien, n'a jamais rien vu d'aussi gracieux que cet ange tombé du ciel ! Nora pleure, elle a peur, mais il lui joue une petite rengaine : Tutu joli tutu turlu tutu... Trois petites notes de musique et ces deux-là se sont trouvés pour la vie.
Léon est un gros glouton. Mireille l'abeille l'apprend à ses dépens quand elle cherche à faire son miel et qu'il n'y a plus la moindre trace de pollen sur les fleurs. Léon est devenu si gros qu'il ne peut plus franchir la porte de sa maison.
Malgré la neige et le froid qui ébouriffaient son plumage, Georges tendait vers le ciel son plastron rouge et chantait devant la fenêtre où une main amie éparpillait au matin du pain pour les oiseaux. Si votre nappe est blanche. Je ne vois pas le couvert. Et encore moins le dessert. Faut-il faire la manche, Cher Monsieur Hiver ?
Il était une fois un hérisson qui s'appelait Samson. Il était tout rond comme un marron, piquant comme une châtaigne, et il reniflait souvent. On pouvait l'entendre flairer bruyamment la nuit quand il se promenait dans l'allée du jardin.
De tous les habitants du jardin, Adèle la sauterelle était, disait-on, celle qui avait le moins de cervelle. Fort heureusement, si parfois elle faisait les choses à l'envers, personne ne lui en voulait vraiment, car Adèle avait bon coeur et elle était toujours prête à rendre service.
Lulu la Tortue pratique avec calme et sérénité l'art du jardinage. Pour protéger ses chers légumes, Lulu fait confiance à Monsieur Citrouille, l'épouvantail. Un matin, le soleil se lève sur un potager dévasté, laitues mangées, carottes râpées, tomates écrabouillées ! Et Monsieur Citrouille a disparu. Est-ce lui le coupable ?
Ursule la libellule habitait seule une petite maison humide au milieu de l'étang. Elle n'aimait pas que l'on vienne la déranger et pour cette raison n'invitait jamais personne, ce qui n'empêchait pas, chaque année, au retour des beaux jours, la visite de ses voisins du jardin.
Sur les chemins de l'école buissonnière, une bande de moineaux s'ébouriffaient dans la poussière. Ils se querellaient comme ça, pour rien, pour mieux se réconcilier autour d'une miette et se poursuivre sans fin en criant joyeusement : Libres ! Nous sommes libres ! C'est ainsi, de buissons en buissons, de querelles en réconciliations, qu'ils arrivèrent dans le jardin.
Etes-vous sûr que les mille-pattes ont bien 1 000 pattes et pas 980 ou 1 022 ?Pour ma part, je n'en sais rien, mais comme il est assez ennuyeux de compter autant de petites choses sur les doigts d'une seule main sans se tromper, je répondrai un grand nombre.
Siméon aime les fleurs et vole de l'une à l'autre. Un matin, les fleurs ne veulent pas s'ouvrir. Siméon fait son enquête et apprend qu'un papillon de nuit donne des bals en jouant de la trompette du soir jusqu'au matin.
Blanche était une vraie mère poule, toujours inquiète pour ses petits. La pauvre craignait tellement d'en perdre qu'elle les comptait, les recomptait et les appelait sans cesse en caquetant : Restez près de moi, mes chéris, ne vous éloignez pas et surtout prenez garde au chat.Or, ce matin-là, le chat rôdait près du poulailler, et un poussin avait disparu.
Barnabé le scarabée est un grand artiste. Il peint les rois et les reines du jardin des drôles de petites bêtes. Ce qu'il préfère, c'est peindre les fleurs. Mireille l'abeille veut absolument que Barnabé fasse son portrait mais celui-ci est beaucoup trop occupé.
Juliette, bondissante petite personne, vit au bord de la mare, près du jardin. Roméo le crapaud vient souvent se promener près de la mare : Roméo est amoureux de Juliette. Pour la séduire, il devra faire preuve d'imagination.
Ce soir-là, quand Mireille l'abeille se coucha après une rude journée de butinage, elle eut la désagréable sensation que quelqu'un se trouvait déjà dans son lit. Elle glissa alors furtivement un oeil sous ses draps et cria : - Y a-t-il quelqu'un ?- Non, dit sèchement une petite voix. Mireille cria de nouveau, mais plus fort : - Y a-t-il quelqu'un ?
A force de vouloir décrocher la lune, Carole la luciole finit par décrocher une casserole ! Pendant qu'elle cherchait quelques mots magiques pour se débarrasser de l'ustensile, un bruit sourd - dong ! - résonna et la fit sursauter vivement. Elle s'avança prudemment, tous feux éteints, à travers l'obscurité et aperçut enfin une chose un peu pataude qui sortait de la casserole et ne ressemblait en rien aux petites bêtes du jardin...- Hum, bonsoir, dit-elle en s'efforçant de paraître la plus naturelle possible. Excuse-moi, je ne veux pas être indiscrète, mais qui es-tu ?- Je suis la petite ourse, répondit la céleste créature, et j'appelle Luna.
Comme chaque année, Huguette la guêpe attendait avec impatience le retour des beaux jours et des grosses bêtes qui venaient pique-niquer dans les jardins et se rafraîchir aux terrasses des buvettes. Alors, il fallait la voir tournoyer au-dessus des tables, piquer droit dans les assiettes pour se goinfrer de glace chantilly et de choux à la crème, entre deux rasades de limonade.
Si on appelait Oscar le cafard, ce n'était pas par hasard car vraiment il était tout le contraire d'un insecte joyeux. Jamais il ne souriait, rien ne l'amusait, même ses amis ne savaient comment l'égayer et lorsqu'on venait lui dire simplement bonjour, il répondait invariablement d'une voix grave : - Si toutefois c'est un bon jour.
Il y a quelque temps Apollon était heureux : partout où il passait, on l'invitait au coin du feu, et il chantait ses ritournelles sur un air d'accordéon. Aujourd'hui, elles ne plaisent plus comme avant, et les portes se ferment souvent...
Dans le jardin des drôles de petites bêtes vivait un bien étrange docteur. Les piqûres étaient le seul remède qu'il connaissait pour soigner ses patients. Entre nous, je ne pense pas que vous aimeriez être soigné de cette façon, mais rassurez-vous, le docteur Moustique était toujours très occupé et il n'avait vraiment pas le temps de vous rendre visite.
Depuis que les écureuils gris ont gagné la guerre des noisettes, les roux ont dû quitter les grands bois et se réfugier dans le jardin des Petites Bêtes. Un modeste jardin qui, en cette fin d'automne, ne donne plus grand chose, à peine quelques fruits. Et c'est bientôt l'hiver ! Robin décide alors d'aller reprendre ce qui leur appartient. Victoire ! Victoire ! Les gris font grise mine, mais Robin est généreux : après tout, gris ou roux, quelle différence ? Qu'ils oublient leurs vieilles querelles et il fera bon vivre tous ensemble dans les bois !